La Chartreuse Notre-Dame du Val Saint Jean apparait blottie dans le creux d’un magnifique vallon bordant le canal du Nivernais et l’Yonne.
La propriété, inscrite en totalité à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1927, date de 1328 pour ses plus anciens bâtiments.
C’est en 2010 que le nouveau propriétaire initie la renaissance du lieu. Une étude archéologique préventive demandée par le SRA de Bourgogne (service régional de l’archéologie au sein de la DRAC) est dirigée par l’INRAP sur l’ensemble des bâtiment; la Chartreuse restant l’unique témoignage d’un établissement médiéval de Chartreux au sein du diocèse d’Auxerre.
Il s’agit de retrouver l’identité première de la Chartreuse habitée par les moines pendant 450 ans. Le projet prend forme avec la restauration des bâtiments, la création d’un verger de sauvegarde de variétés anciennes, de haies mellifères et d’un «hortus conclusus».
Les bâtiments
Les bâtiments existants forment une cour carrée, dite Cour des Obédiences par laquelle on accède au jardin.
Au sud-est et ouest, on peut découvrir la partie restante de l’ancien logis des moines. Il comporte une magnifique cave voutée en croisées d’ogive ornées de sculptures florales et emblèmes évangéliques.
L’église, les bâtiments monastiques ainsi que le jardin où se trouvaient le grand et le petit Cloitre sont en cours de restauration.
Voir ici le plan reconstituant les espaces projetés de la Chartreuse.
Le jardin
Les haies
Quatre cent cinquante jeunes plants sont repiqués afin de former des haies mellifères qui favoriseront la préservation de la biodiversité et qui permettront de voir se multiplier coccinelles, papillons, oiseaux.
Le verger de sauvegarde
Grâce au concours du Conseil régional de Bourgogne, un verger de sauvegarde est recréé. Plusieurs variétés de pommes, poires, prunes, coings, figues… de petits fruits, cassis, framboises, groseilles à maquereau, sont plantées dans l’ancien verger d’où l’on peut profiter du magnifique paysage des Roches de Basseville.
Au mois de février 2016, les bénévoles du G.R.E.F.F.O.N (Groupe pour la Renaissance des Espèces Fruitières et Forestières Oubliées de la Nièvre) sont venus effectuer la première taille des scions sous la conduite de M. Marchand.
Pour voir la composition exacte du verger conservatoire et les variétés d’arbres fruitiers plantés, c’est par ici.
Le jardin clos
Le long du canal, à l’emplacement même de celui des moines, l’hortus conclusus est composé de six «parterres à compartiments». Divers types de végétaux, sélectionnés parmi des espèces parfois très communes dans la nature, sont semés dans des caisses en bois surélevées : fleurs, plantes potagères, médicinales, aromatiques, tinctoriales. Les plants et graines sont toutes certifiées par le Conservatoire des plantes à parfum, aromatiques et médicinales, et sont issus de l’agriculture biologique.
Les soutiens
Avec l’aide de la DRAC d’importants travaux de sauvegarde et de restauration ont été initiés en 2010 sous la direction des Architectes des Monuments Historiques, Alain-Charles Perrot et Florent Richard. Ces travaux se poursuivent dans les bâtiments monastiques.
La Chartreuse a également bénéficié du concours du Conseil Régional de Bourgogne pour la création du verger de sauvegarde ainsi que des haies mellifères.
• Perrot et Richard Architectes
• Conseil Régional de Bourgogne et Franche-Comté
• Drac Bourgogne Franche-Comté
Notes
• Cour des Obédiences
Les obédiences sont les bâtiments nécessaires à la vie journalière et matérielle d’un monastère de Chartreux; chaque bâtiment bordant la cour étant destiné à une tâche particulière (obédience) : menuiserie, buanderie, forge, etc. Retour au texte
• Verger conservatoire de variétés anciennes
Le verger conservatoire est un lieu de mémoire et de conservation de la diversité biologique et génétique de variétés anciennes de fruits. À Basseville, une cinquantaine de scions ont été plantés par l’exploitation horticole de Plagny avec les conseils avisés et le suivi des bénévoles du G.R.E.F.F.O.N (Groupe pour la Renaissance des Espèces Fruitières et Forestières Oubliées de la Nièvre).
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Hortus conclusus soror mea, sponsa; hortus conclusus, fons signatus.
Cantique des cantiques (4, 12 de la Vulgate)
• Hortus conclusus
Le « jardin enclos » est un thème iconographique de l’art religieux européen très important dans la poésie mystique et la représentation artistique de la Vierge. Ce terme est présent dans le Cantique des cantiques (4, 12 de la Vulgate)
«Hortus conclusus soror mea, sponsa ; hortus conclusus, fons signatus.» (Un jardin clos est ma sœur, mon épouse; un jardin clos, une fontaine scellée.)
Souvent utilisé dans les scènes d’Annonciation, le jardin enclos est figuré en arrière plan ou de côté, comme sur la fresque du couvent de San Marco à Florence par Fra Angelico. Retour au texte