La lumière change, les oiseaux chantent, les arbres fleurissent, et les belles « charolaises » ont retrouvé les terres (inondées cet hiver) qui bordent la Chartreuse entre le canal du Nivernais et l’Yonne.
Bien adresser n’est pas petite affaire
Entre deux gelées et de nombreuses ondées cet hiver, les plantations ont repris :
– un grand nombre de « Carpinus betulus », charmes de grande hauteur, ont été placés en haie libre le long des murs un peu austère des bâtiments, leur feuillage marcescent demeurant fixé aux branches jusqu’à la nouvelle repousse qui chasse alors les feuilles mortes.
– le long du chemin en arrivant à Basseville plusieurs « Lonicera halliana », espèce la plus odorante des chèvrefeuilles, ont été disposés.
– un « Tilia tomentosa », tilleul très odorant, a été planté dans la cour des Obédiences. Tradition dans les monastères, sa présence était très appréciée pour ses vertus calmantes.
– de part et d’autre de l’escalier menant au dortoir des Voyageurs, des rosiers anciens, grimpant remontant au parfum enivrant ont été plantés en fonction de l’ensoleillement :
- la variété « Lykkefund » sans épines, de couleur crème au cœur jaune, au soleil
- la varieté « Desprez », remontant, de couleur jaune intense, à mi ombre.
Patience et longueur de temps
Certains des végétaux plantés il y trois ans n’étaient pas très heureux de l’emplacement qui leur avait été destiné. Les « amélanchiers canadensis », réputés pour leur croissance facile n’ont pas aimé le carré des cognassiers. Ils ont été remplacés par de superbes « Acer campestris » qui entourent maintenant la « chambre des coings ». Déplacés autour d’une autre chambre en haut du verger, les amélanchiers, plus protégés des vents froids » ont fleuris ce printemps pour la première fois. Les rosiers « Aimée Vibert », eux, sont maintenant protégés par le mur de l’ancien cloitre et ont été remplacés par une variété plus robuste, Rosa rugosa « Hansa », rosiers rugueux, au feuillage très sain, rouge violacé et très parfumé.
Il ne suffit pas de planter, encore faut-il s’assurer dans la durée que ces messieurs-dames se plaisent.
La méfiance est mère de la sûreté
Nous attendons avec impatience et anxiété, la sortie complète des vivaces dans les deux grands carrés de fleurs en espérant que le gel n’ait pas trop fait de dégâts. Les plantes médicinales ont bien résisté au gel : les sauges (salvia officinalis, salvia lavandula), la mélisse, l’hysope, l’origan, la verveine, la myrrhis odorata.
Les cardons se sont reproduits d’une façon incroyable : ils sont protégés par le mur de l’ancienne étable à cochon. Alors que leurs amis les artichauts, dans un carré du potager, n’ont pas passé l’hiver.
Les taupes reviennent en même temps que fleurissent les lilas et les viornes « boule de neige » dans les haies mellifères.
Les cognassiers, les framboisiers, les cassissiers et autre groseilliers à maquereau sont eux aussi en pleine floraison. Mais mieux vaut attendre les Saints de glace dans deux semaines pour dire « ouf ».
« Rendez-vous aux jardins 2018 »
Last but not least, nous préparons le jardin pour le week-end du 2 et 3 juin : ouverture à l’occasion la manifestation « Rendez-vous aux jardins 2018 ». Venez nous rendre visite entre 10h à 12h et de 14h à 18h !
Mamert, Pancrace, Boniface sont les trois saints de glaces, mais saint Urbain les tient tous dans sa main.