Tanacetum vulgare
La tanaisie commune est une plante herbacée vivace, très commune en Europe. Odorante, son parfum prononcé éloigne les insectes. À l’état sauvage, on la trouve dans les friches et haies buissonnantes, sur les bords de chemins, en tout sol excepté très pauvre et acide. Plante pionnière dans les milieux perturbés, on la trouve sur les remblais, talus, ballasts des voies ferrées, ou berges nues des rivières. En France elle est rare dans le centre, l’ouest et le midi.
Rustique, elle se contente d’un bon sol de jardin et est très solide. Longue avec une tige simple et glabre, la tanaisie est très appréciée des jardiniers pour sa belle floraison jaune d’or en été et ses feuilles décoratives. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle est cultivée dans le jardin de la Chartreuse.
| Type de plante | Plante sauvage | |
| Famille | Asteracées ou Composées | |
| Disponibilité | Vivace | |
| Propriété(s) | Toxique, méllifère, tinctoriale, aromatique |
| Floraison | Juillet à septembre | |
| Plantation | Printemps | |
| Hauteur | 60 à 120 cm | |
| Espacement | 80 cm (jusqu’à 1 mètre d’étalement) | |
| Feuillage | Persistant | |
| Partie(s) utilisée(s) | Fleurs, feuilles et tiges |
La tanaisie commune en détail
Grande plante herbacée vivace, à racine souterraine rampante, aux nombreux capitules de fleurs jaunes en corymbes serrés et très aromatique.
Les fleurs
Les fleurs en forme de boutons de 5 à 10 mm de diamètre, sont disposées en grandes corymbes. La couleur jaune vif des boutons est semblable celle de la paquerette ou de la camomille. Les capitules jaunes en forme de disque forment une vaste surface d’atterissage et de butinage pour les insectes.
Les tiges
Les tiges sont glabres, dressées, rigides et ramifiées au sommet se teintent parfois de rouge.
Les feuilles
Les feuilles sont régulièrement dentées, profondément découpées, en lobes allongés, et mesurent de 10 à 25 cm de long.
Soins particuliers, entretien et taille de la tanaisie
| Exposition | Soleil, lumière | |
| Rusticité | -15° | |
| Sol | Léger, profond et chaudement exposé. De préférence bien drainé. | |
| Semis | Mise en place ou division par touffes au printemps | |
| Taille | rabattre la touffe à ras à l’automne, elle repartira au printemps | |
| Associations favorables | Pêcher, rosier, framboisier |
Plantation
La tanaisie se ressème toute seule et peut rapidement d’étendre de façon envahissante. Pour limiter cette expansion il faut bien veiller à choisir son emplacement, et espacer les pieds de 80 cm. On peut aussi la cultiver en pot. La tanaisie est plantée dans une caisse surélevée du potager à la Chartreuse. Ce qui ne l’empèche pas de se ressemer partout, et même entre les planches…
Cultures associées
Plantée sous les pêchers et à proximité des rosiers, elle éloignerait un certain nombre d’insectes nuisibles comme les pucerons. Dans le verger, la floraison de la tanaisie attire les auxiliaires (coccinelles, chrysopes, syrphes, guêpes prédatrices…) au sein des les bandes florales.
Elle protégerait également les arbustes à petits fruits (groseillers, cassissiers) de certaines maladies cryptogamiques comme la rouille.
Usages et vertus de la tanaisie
La tanaisie fait partie de la liste de plantes du De villis vel curtis imperialibus, acte législatif de Charlemagne de 812 qui précise quelles plantes doivent être cultivées sur le domaine impérial.
Intérêt méllifère et apicole
La tanaisie est visitée par de nombreux insectes : ses nombreux capitules jaunes, regroupés en corymbes denses, forment une bonne surface d’atterissage. Elle apporte aux abeilles des quantités non négligeables de pollen. Sa floraison attire les auxiliaires du verger (coccinelles, chrysopes, guêpes prédatrices, syrphes…) dans les bandes florales.
Une plante toxique et photosensibilisante
Comme l’absinthe ou la sauge, cette astéracée sauvage contient de la thuyone, une molécule convulsivante, toxique à haute dose.
Attention, toucher la plante fraîche rend la peau plus sensible à l’action du soleil (photosensibilitation), ce qui peut conduire à des brûlures.
Un usage ancien
Cultivée pendant l’Antiquité puis le Moyen Âge on utilisait la Tanaisie pour ses propriétés “médicinales”, vermifuges et insectifuges avant d’être remplacée par d’autres drogues, moins dangereuses. La plante est aujourd’hui reconnue comme très toxique. Les feuilles, très amères parfumaient autrefois gateaux et omelettes en substitution de la cannelle et de la noix de muscade.
Ses noms vernaculaires, herbe à poux ou herbe à puces témoignent de son usage répulsif : on s’en servait autrefois pour emballer la viande et la protéger des mouches.
En décoction c’est un bon insecticide et fongicide naturel : on peut parait-il y plonger les pieds des ruches afin d’en éloigner de nombreux parasites. Une décoction de ses fleurs séchées éloignera aussi mouches, limaces ou carpocapses (ver de la pomme).
En purin, elle est efficace pour éloigner les insectes et prévenir le mildiou ou la rouille.
Attention à ne pas mettre de la tanaisie au compost : elle inhibe sa fermentation et bloque la décomposition des végétaux.
Teinture de la laine
La tanaisie donne des teintes vert olive, vert mousse ou jaune orangé selon les produits utilisés à l’étape de mordançage.
Partie utilisée : avec les tiges d’été en début de floraison.
Indications de teinture pour 500 g de plante fleurie
- 500 g de laine mordancée à l’alun et au tartre
- 12 litres d’eau
- Un récipient émaillé ou de cuivre
Couleurs obtenues : différents tons de jaune et vert olive, bronze.
Utilisation : Hachez les plantes, faites-les bouillir 45 mn puis filtrez et laissez tiédir.
Plongez ensuite la laine mordancée humide dans le bain de teinture, chauffez et teindre de 30 minutes à 1 heure à 90°.
Laissez un peu tiédir puis retirez la laine.
Mordançage
Pour obtenir un vert bronze et vert olive, passez la laine dans une solution de sulfate de cuivre.
Pour obtenir un vert mousse, passez la laine dans une solution de sulfate de fer (10 à 20 g de sulfate de fer et 20 grammes de crème de tartre)
Pour obtenir un jaune orangé, passez la laine dans un bain d’ammoniaque chaud à 1 volume d’ammonique pour 3 volumes d’eau.
Rincez ensuite et faire sécher à l’air et à l’ombre.
Conservation
La tanaisie est aujourd’hui très utilisée pour ses fleurs dans les bouquets secs. Vous pouvez la récolter à la fin de l’été avant que les boutons ne deviennent marrons, lorsque la plante commence à former ses graines. Pour la teinture, la plante sera récoltée avant que ses les boutons ne deviennent marrons.
Faire alors sécher un bouquet tête en bas avant de récupérer les têtes florales en prévision d’un usage ultérieur.
Autres noms de la tanaisie commune
| FR | Herbe amère, barbotine, Herbe aux vers, Herbe de saint Marc, Sent-bon, Tanacée, Herbe à poux, herbe à puces ou encore athanase. | |
| EN | Common Tansy, Bitter buttons | |
| ES | Charamasca, Hierba lombriguera, Tanaceto | |
| IT | Daneda, Erba del Muschio, Erba-amara selvatica | |
| NDL | Boerenwormkruid | |
| DEU | Gemeiner Rainfarn |