Sambucus Nigra
Arbrisseau au bois creux et tendre, aux branches arquées, le sureau est commun en Europe et dans toute la France. Très rustique, il s’installe en tout sol, sauf pauvre. On le rencontre très souvent dans les haies, aux abords des champs et des habitations.
Au jardin, le sureau apparaît le plus souvent spontanément, disséminé par les oiseaux qui en apprécient les baies, il s’installe non loin du potager dans les sols enrichis en azote. Sa croissance est rapide et presque toutes ses parties présentent un intérêt : les branches au bois tendre qui servaient autrefois à confectionner flûtes et sifflets (et la célèbre baguette magique the Elder Wand), le jus des baies pour traiter la constipation, les fleurs et les feuilles à boire en tisanes.
Type de plante | Arbuste | |
Famille | Caprifoliacées, Adoxacées | |
Disponibilité | Vivace | |
Propriété(s) | Médicinales, mellifères, tinctoriales |
Floraison | Juin | |
Feuillage | Caduc | |
Récolte | Septembre pour les baies | |
Partie(s) utilisée(s) | Fleurs, fruits, feuilles, racines et tiges | |
Hauteur | 4 à 5 mètres de hauteur |
Le sureau en détail
Les fleurs
D’un blanc crème, et très parfumées, les fleurs du sureau forment des corymbes de 10 à 25 cm de diamètre. Elles éclosent fin mai, début juin.
Les fruits
Les baies apparaissent quand l’été tire à sa fin. Les petites billes noires, régal des oiseaux, sont gorgées d’un jus violacé. Attention aux taches : les fruits du sureau ont des propriétés tinctoriales. Les drupes de 4 à 6 mm de diamètre s’assemblent en grappes qui pendent à maturité, suspendues à des tiges rougeâtres.
Les feuilles
Les feuilles sont glabres et à marge dentée. Lorsqu’on les froissent, l’odeur est désagréable, une odeur de pneu brulé.
Les autres espèces de sureau
En Europe, on trouve deux autres espèces de Sambucus :
- Sambucus racemosa subsp. racemosa, sous-espèce européenne et asiatique de Sambucus racemosa, appelé aussi sureau rouge ou sureau à grappes aux baies rouges ;
- Sambucus ebulus, le sureau hièble, ou sureau yèble ou petit sureau, est une plante herbacée plus petite que le sambucus nigra et dont les baies noires sont toxiques. On le trouve en Europe de l’Ouest dans les parties froides.
Pour ne pas les confondre :
Le sureau noir est un arbrisseau, l’écorce grise de son tronc est pourvue de petites excroissances qui ressemblent à des verrues.
Le sureau hièble, plus petit (1,50 mètres max) est une herbacée et disparait donc à l’automne. La plante ne fera jamais de bois.
Par ailleurs les fleurs du sureau yèble sont tachetées de pourpre alors que celles du sureau noir sont crème.
Intérêt écologique du sureau
Le sureau noir est parmi les arbres les plus visités par la faune.
Le sureau pour s’abriter
Plante hôte d’une trentaine d’espèces d’insectes notamment les chenilles de papillons nocturnes comme le Sphinx du Troène ou la Phalène du Sureau.
Les tiges creuses du sureau abritent guêpes prédatrices, utiles pour les cultures potagères et abeilles sauvages.
Son feuillage dense et les nombreuses fourches de ses branches en font un lieu de choix pour les oiseaux nicheurs.
Le sureau pour se nourrir
La floraison estivale abondante attire quantité de butineurs dont les abeilles qui y récoltent surtout le pollen, et les papillons. Le nectar abondant des fleurs attire également coléoptères, syrphes et mouches.
Ses baies en fin d’été sont très appréciées de la fauvette des jardins, du merle noir, de la grive, et du rouges-gorge. Les oiseaux répartissent par leurs fientes les graines du sureau, résistantes à la digestion. Les fruits juteux nourrissent également les oiseaux migrateurs comme la fauvette à tête noire.
Le sureau, un allié au jardin
Les feuilles de sureau accélère la décomposition du compost et fraîches.
Elles repousseraient également les pucerons, les taupes et les campagnols. Un pallis de feuilles et de baies est également utile pour protéger choux, navets, radis de la terrible altise des Brassicacées, ce petit scarabée luisant et glouton.
Que faire avec le sureau ?
Si les fruits sont consommables, cuits, ce sont les fleurs qui sont le plus intéressantes.
Fraîches, les fleurs sont utilisées pour produire après macération, un sirop ou cordial très apprécié en Scandinavie et en Angleterre. Les fleurs rehaussent également la saveur de la confiture de groseilles.
Pour conserver les fleurs : le plus simple est de les surgeler après avoir retiré tiges et pédoncules. On peu également les faire sécher à l’ombre pour préparer des tisanes.
Pour ce qui est des fruits, ils sont consommable crus en petite quantité mais sont toutefois meilleurs cuisinés. Cuites, les baies donnent en effet de bonnes confitures, chutneys et gelées, encore meilleurs mélangées avec des pommes et des mûres sauvages. Attention à ne pas abuser des baies crues qui ont des effets vomitifs.
Le sirop de fleurs de sureau
Pour faire du sirop avec les fleurs du sureau, il convient d’écarter les pédoncules et autres tiges, légèrement toxiques et de ne conserver que les corolles. Vous trouverez la recette du sirop dans cet article et une idée de cocktail à faire dans cet autre article.
Usage médicinal du sureau
Les fleurs séchées ou fraiches sont traditionnellement utilisées en infusion contre les refroidissements, la toux, les rhumes et la grippe. L’infusion de fleurs de sureau est également sudorifique, et antirhumatismale en permettant l’élimination des toxines.
Pour une tasse de tisane : versez de l’eau bouillante sur une cuillère à café de fleurs et filtrez au bout de cinq mn. Boire une tasse plusieurs fois par jour.
La teinture végétale
Le sureau convient bien pour la teinture de fibres végétales (coton, lin…) et animales. On utilise les jeunes branches et les feuilles au mois d’avril. Les feuilles donnent des verts tendres mais sachez que l’odeur du bain est parfois insoutenable.
Séchées, les baies du sureau noir donnent des bruns alors que les baies du sureau hyèble donnent des bleu gris et parfois des verts foncés assez jolis. Les baies en début de maturité (août-septembre) donnent de très beaux violets mais la teinte tourne vite au bleu ou gris avec le savon, et supporte donc mal le lavage.
Recette de printemps avec les feuilles de sureau
Partie(s) utilisée(s) | Feuilles fraiches et jeunes branches | |
Récolte | Avril | |
Teintes obtenues | Un vert-jaune clair avec l’alun (vert avec le cuivre) |
Temps nécessaire : 3 heures
Pour 500 grammes de laine lavée et mordancée à l’alun et au tartre, il vous faudra :
1 kilo de jeunes branches et feuilles fraiches
12 litres d’eau dans un chaudron émaillé
- Préparez les parties utilisées
Hachez bien branches et feuilles afin de récupérer le maximum de pouvoir colorant.
Il est possible de congeler les feuilles pour les utiliser plus tard, la couleur risquant toutefois d’être altérée. - Préparation du bain de teinture
Mettre à chauffer les branches et feuilles hachées dans l’eau.
Faire bouillir doucement une heure.
Laissez tiédir. - Ajout de la laine mordancée
Réchauffez le bain de teinture avec la laine dedans.
Maintenez le bain de teinture à 90° pendant une heure.
Remuez régulièrement en veillant à ce que la laine soit entièrement immergée. - Dernière étape
Laissez refroidir la laine dans le bain.
Rincez.
Faites séchez à l’ombre.
Les autres noms du sureau noir
FR | Haubois, sambuc, saon, seuillon, sus, susier | |
EN | Elder | |
DE | Schwarzer Holunder | |
SV | Fläder, äkta fläder, hylle | |